Maladie X – c’est ainsi que l’OMS appelle une « nouvelle maladie » au potentiel épidémique. Depuis octobre 2024, l’OMS met en garde contre une mystérieuse maladie à l’issue parfois fatale au Congo.
L’OMS s’interroge sur la maladie X au Congo
L’OMS, c’est-à-dire l’Organisation mondiale de la santé, a mis en alerte maximale la soi-disant maladie X à la fin de l’année 2024, lorsque probablement environ 130 personnes en République démocratique du Congo ont succombé à une maladie infectieuse mal définie – dont beaucoup d’enfants de moins de cinq ans. Les décès se sont particulièrement multipliés dans la région de Panzi.
- Le paludisme, la grippe, le virus Corona et d’autres virus ont été détectés dans 430 échantillons de laboratoire prélevés sur des personnes malades. Les infections respiratoires graves, parfois mortelles, se sont multipliées.
- La recherche de la cause de la maladie a été difficile pour les autorités sanitaires congolaises. Selon les autorités sanitaires africaines (CDC), il fallait souvent trois jours ou plus pour acheminer les échantillons de laboratoire de la région reculée de Panzi vers la capitale Kinshasa, située à 700 kilomètres. Ce n’est que là qu’existe l’infrastructure médicale permettant de les évaluer.
- Plusieurs échantillons de laboratoire de Panzi n’ont ensuite pas pu être évalués. La mauvaise infrastructure de transport a rendu impossible un acheminement rapide vers la capitale.
- En conséquence, l’OMS est restée dans l’ignorance pendant des semaines sur la menace globale que représentaient les événements viraux au Congo. On a spéculé sur un nouveau virus inconnu au potentiel épidémiologique difficile à calculer
Maladie X : ce qui se cache derrière
Après que la recherche et l’OMS aient cherché pendant des semaines à savoir ce qui se cachait derrière la maladie X au Congo et que même ici les premiers souvenirs de la pandémie de coronavirus se soient réveillés, on a maintenant trouvé la cause probable.
- On estime qu’environ 40 pour cent des personnes originaires de la région de Panzi touchée par la vague de la maladie sont sous-alimentées. Les enfants sont touchés de manière disproportionnée par la famine avec environ 60 pour cent.
- Des virus déjà connus et répandus dans la région, tels que le coronavirus ou le paludisme, rencontrent une population sous-alimentée et un système immunitaire affaibli. Ces maladies virales sont donc plus souvent graves, voire mortelles, que la moyenne.
- Selon l’OMS, les résultats des analyses de laboratoire indiquent qu’une combinaison d’infections respiratoires virales saisonnières et de paludisme, associée à une malnutrition aiguë, a entraîné une augmentation des infections graves et des décès, en particulier chez les enfants.
Agents pathogènes susceptibles de provoquer une épidémie, voire une pandémie
La maladie X n’est pas un nouvel agent pathogène. Au lieu de cela, elle doit être considérée comme une sorte d’espace réservé. Alors qu’une liste d’agents pathogènes donne le sentiment de connaître et de maîtriser toutes les menaces, la maladie X doit rappeler qu’il n’en est rien. De nouveaux agents pathogènes apparaissent régulièrement ou des virus ou bactéries déjà existants et considérés comme inoffensifs pourraient se modifier de telle sorte qu’ils représentent soudain une menace considérable. Les maladies suivantes en sont des exemples :
- Fièvre de Crimée-Congo (FCC)
- Virus de l’Ebola
- fièvre de Lassa
- MERS-CoV (Middle East respiratory syndrome coronavirus)
- Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS)
- Virus Nipah et virus Hendra
- Fièvre de la vallée du Rift
- Zika
- Coronavirus